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Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable !

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Kelila A. Puppersby

capitole
Kelila A. Puppersby


Messages : 6
Tesserae : 20
Arrivé(e) le : 03/08/2012

Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! Vide
MessageSujet: Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! EmptyVen 31 Aoû - 20:22


Et puisse le sort vous être favorable !

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Il y avait un tas de choses qui avaient l'air bien. Sentir le vent d'une forêt vous traverser les cheveux, le sable chaud d'une plage s'immiscer entre vos orteils, les bras d'une mère vous encercler alors que vous lui annoncez la venue prochaine de votre progéniture,... il y avait pleins de choses qui m'avaient l'air bien et qui, je le savais, ne ferait jamais partie de ma vie. Seulement, j'avais toujours pensé que cela ne se produirait jamais parce que nous ne vivions pas au bon endroit, dans la bonne vie. Nous n'avions pas de plages au Capitole, nous n'avions pas de forêt et je n'avais pas de mère. Je n'aurais jamais pensé que tous ses projets irréalistes le seraient parce que ne survivrait peut-être pas à l'année qui allait s'écouler.

Et puisse le sort vous être favorable !

J'avais toujours profondément détesté cette phrase pleine de joie et de sollicitude. Faux intérêt ! Petite phrase toute faite et bien faite voulant épargner la conscience collective. Quel était un sort favorable aux yeux de personnes qui s'extasiaient des Jeux ? Qui considérait comme un grand privilège d'être un tribut ? Etait-il plus favorable d'être tribut ou de ne pas l'être, à leurs yeux ? Pour nous, gens du Capitole qui ne nous extasions pas comme des enfants devant les Jeux de la faim, cette phrase semblait si maladroite, si incompréhensible. Pour les gens des districts, au moins, un sort favorable consistait à ne pas voir son nom pioché lors de la moisson. Et pour la première fois, je saisissais toute la cruauté de cette phrase à double sens.

Et puisse le sort vous être favorable !

Le sort ne m'avait pas vraiment été favorable au cours de mon existence. D'accord, j'étais née au Capitole, dans une famille aimante et légèrement moins dingue que le reste de la population, mais j'avais rapidement plongé dans l'enfer du « côté obscur » de la plus grande puissance de Panem, en entrant dans le système, celui des enfants sans parents. Ma seule lueur d'espoir, mon seul sort favorable, se tenait là, devant moi, sagement endormie en cette heure encore bien matinale. Audrina Puppersby. Ma petite soeur était tout ce que la vie m'avait laissé de favorable. Et d'ici quelques semaines, quelques jours, le sort me l'arracherait peut-être à nouveau. Je ne le supporterais pas. J'en serais incapable. Audrina représentait ma seule attache, ma seule source d'espoir et de force. Sans elle, je sais que je m'abandonnerais. Alors le sort se devait de m'être favorable. Il ne pouvait pas l'envoyer dans l'arène, ni m'envoyer dans l'arène. Pas parce qu'y périr me faisait peur. Mais parce que nous ne pouvions être séparé. Nous ne survivrions pas. Pas l'une sans l'autre. J'en avais toujours été intimement convaincue. Il me paraissait impossible de vivre sans elle. Et égoïstement, j'espérais qu'elle ne pourrait vivre sans moi.

« Et puisse le sort vous être favorable... », énonçais-je alors dans un murmure, assise dans mon lit, m'écrasant sans bruit contre le mur, regardant Audrina dormir, alors que mon propre sommeil m'avait bel et bien déserté.
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Audrina S. Puppersby

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Audrina S. Puppersby


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Localisation : Dans les bras de sa soeur.
Arrivé(e) le : 27/07/2012

Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! Vide
MessageSujet: Re: Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! Audrina&Kelila ♣ Et puisse le sort vous être favorable ! EmptySam 1 Sep - 15:41


Audrina & Kelila

Nos noms furent tirés tous les deux. Nous échangeâmes un regard et avançâmes main dans la main jusqu’à l’estrade où on allait être exposées comme des bêtes de foire, devant les visages curieux de milliers de personne attendant de savoir qui mourrait cette année-là. Kelila et moi ne disions rien, ne pleurions pas non plus. A quoi bon ? Nous étions condamnées. Pas un seul instant on ne s’était séparées et on mourrait ensemble. Il ne fallait pas se leurrer, nous n’avions aucune chance. Je m’étais entraînée en secret chaque fois que je pouvais sortir de l’orphelinat mais ça ne suffirait jamais à sauver ma peau. De toute façon je préférais mourir que voir ma sœur mourir et je me battrais pour qu’elle reste en vie. Quelle ironie, comme si j’en étais capable ! Nous fûmes jetées dans l’arène, à la fois terrifiées et lasses. Lasses des entraînements, lasses des tenues qu’on nous avait fait porter et des interviews qu’on nous avait imposées. Pourquoi se donnaient-ils cette peine, puisque nous allions mourir ? C’était comme jouer avec la nourriture, malsain. Ils s’amusaient avec nous avant de nous envoyer à l’abattoir. Je pensais qu’avec la révolution tout changerait. Mais non, tout était comme avant. Tout ça n’avait servi à rien. Si j’avais eu Katniss Everdeen devant moi, je l’aurais tuée. Elle n’avait rien fait pour empêcher ça, alors que je pensais qu’elle était contre. Mais peut-être que ça faisait tout simplement trop pour elle. Après tout, Panem tout entier s’était reposé sur les épaules d’une enfant qui n’avait rien demandé à personne, et cela les arrangeait bien. Mettre tout sur son dos, réussite comme défaite, c’était facile. J’eus alors honte de ma propre réaction et me promis de ne plus jamais salir son nom ainsi. Nous étions debout sur les plateformes, nous observant tour à tour. Alors le gong retentit et nous nous élançâmes.

« ... le sort vous être favorable. » Je clignai des yeux, tentant de m’habituer à la pénombre de la chambre. Nous n’étions pas dans l’arène, nous étions dans notre chambre, ensemble. Kelila m’avait sauvé d’un cauchemar horrible et je soupirai de soulagement. Que faisait-elle réveillée, si tôt ? Je me tournai vers elle et lui souris tendrement, voyant qu’elle m’observait de façon protectrice et aimante. Que ferais-je sans elle ? Sans ma grande sœur, je n’étais rien. J’avais été élevée par de parfaits inconnus et me souvenais à peine de mes parents. Kelila était la seule famille qu’il me restait mais aussi le seul lien entre notre enfance bling-bling et joyeuse et notre réalité actuelle. Je me rapprochai d'elle, le cœur battant à tout rompre. Elle n’allait pas bien ces derniers jours, je le voyais bien. En fait, personne n’allait bien au Capitole depuis l’annonce des derniers jeux. Je ne savais comment la rassurer, comment lui dire que je l’aimais. Parce que j’étais certaine qu’une de nous deux irait. Nous n’avions jamais eu de chance : abandonnées, rejetées de famille en famille, d’orphelinat en orphelinat, nous faisions partie de ces gens du Capitole dont personne ne veut. Quitte à avoir de la malchance, autant aller jusqu’au bout. Autant que l’une de nous deux meure. Cette pensée me fit frissonner et les larmes me montèrent aux yeux. Je murmurai d’une voix tremblante : « Ne t’en fais pas Kelila, nous ne serons pas choisies. » Je tentai chaque jour de la rassurer, mais ma propre peur dépassait l’entendement. Je ne montrais jamais quand j’avais peur, parce que je devais être là pour elle. C’était mon devoir de l’aider, elle qui en faisait tant pour moi. « Je te le promets. Je ne laisserai personne t’envoyer dans l’arène. Personne ne t’arrachera à moi. » conclus-je. Le dire c’était facile, le faire beaucoup moins. Je n’avais aucun plan, aucun moyen de la sauver : Je n’étais qu’une enfant. Ma seule qualité dans cette histoire, c’était sans doute l’espoir que j’essayais de lui inculquer. Ces temps-ci, une question me trottait dans la tête : si Kelila était choisie, aurais-je le même courage que Katniss Everdeen et me proposerais-je à sa place ? J’étais déterminée à le faire, mais ma détermination avait tendance à s’effondrer au moment propice. Je me haïssais d’être incapable de faire quoi que ce soit pour la seule personne comptant à mes yeux.

Ma main se posa sur sa joue et j’embrassai son front avec douceur. Cette vie lugubre et pauvre nous avait fait grandir toutes les deux, moi bien plus que je ne le devrais. A 14 ans, n’étions-nous pas sensées nous intéresser aux vêtements, aux garçons et tout ce qui va avec ? Non moi je me battais pour manger, pour respirer, pour trouver ma place, je me battais pour garder Kelila à mes côtés, pour que les familles acceptent de nous parler sans avoir l’air écœurées, pour ne pas être transformée en muette, je me battais pour être heureuse. Une fois dans ma vie j’aurais aimé pouvoir aller à l’école, le cœur et l’esprit libres de tout poids beaucoup trop lourd pour moi. J’aurais aimé comparer ma nouvelle tenue avec mes amies, sourire à un garçon assis un peu plus loin dans la salle. C’était puéril et superficiel de ma part, mais je n’y pouvais rien : je me bâtissais mon propre monde parfait, en songe. Un monde dont j’étais le maître, qui n’appartenait qu’à moi. J’y avais construit un château de princesse pour Kelila et, quant à moi, je vivais dans une petite maison dans un arbre. En dessous coulait une rivière et, chaque matin, j’étais réveillée par le chant des oiseaux perchés dans les branches pourvues de feuilles verdoyantes. Toutes ces choses que je n’aurais jamais la chance de connaître, jamais, jamais … Le mot raisonna dans mon esprit et je fus prise de nausée. Ne pas faiblir. Pas devant Kelila. « Comment ça se fait que tu ne dormes plus, au fait ? Il est encore tôt. Tu ne te sens pas bien ? » demandai-je en m’asseyant à ses côtés, avant de poser ma main sur son front. Je savais très bien la raison pour laquelle elle ne se sentait pas bien mais j’avais envie qu’elle m’en parle d’elle-même. Kelila voulait absolument me protéger de tout mais je n’étais plus un bébé. J’étais en âge de comprendre, en âge de l’aider.
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